– Pourquoi avais-tu choisi initialement le droit et les lettres ?
Au vu de mes bonnes notes et de mon bon parcours scolaire, mes professeurs et ma famille m’ont poussée à m’orienter vers le droit. J’aimais le monde de la justice, le fait d’aider son prochain, mais aussi d’apporter un soutien moral à toute personne. La licence de lettres modernes est apparue plus tard comme un refuge, une échappatoire après le droit.
– A quel moment et comment t’es-tu rendue compte que ce n’était pas ta voie ?
J’ai effectué deux années de droit qui ont été, pour moi, un échec scolaire total. Habituée aux 14 de moyenne dans le secondaire, je me suis retrouvée avec un premier semestre à 8 de moyenne. Le déclic n’a pas été immédiat. C’est lors de ma deuxième année en fac que je me suis rendue compte que mes efforts n’étaient pas du tout à la hauteur de mes résultats. En d’autres termes : révisions à longueur de temps, perte de poids, stress intense, irritabilité, vie sociale et spirituelle affectée. En mars 2018 très exactement, à la suite d’un live sur les réseaux sociaux concernant les études, je me suis aperçue que je ne m’épanouissais pas du tout dans cette filière, j’ai donc choisi de finir l’année et de changer de voie (donc en lettres puis en Info-comm) .
– Aujourd’hui tu fais communication. Qu’est-ce que tu aimes dans cette filière ?
Ce qui m’intéresse tout particulièrement dans cette filière est son côté polyvalent. Cette chance que l’on a de pouvoir voir au-delà d’un titre de journal télévisé, au-delà d’une image, d’une vidéo, étudier les réseaux sociaux mais aussi l’évolution de la société. La licence d’information-communication regorge de diversités !
– As-tu rencontré la peur et le fameux « et si je me trompais encore une fois »? Comment as-tu vécu parallèlement le regard des autres ?
Avec les lettres modernes je n’ai pas eu cette peur de me tromper car je savais à l’avance que cette licence ne représentait qu’une passerelle afin d’accéder à l’info-communication. Puis, avec cette dernière, j’ai la sereine conviction de ne pas m’être trompée. Etant croyante, je suis persuadée que le Seigneur est en train de m’ouvrir les voies de mon avenir. En ce qui concerne le regard des autres, il est vrai qu’auparavant je regardais beaucoup mes amies, qui elles, n’avaient pas redoublé et sont maintenant en master. Mais, désormais, je me dis « Chacun son destin », je regarde à moi et mes projets d’avenir.
– En voyant ton parcours, on peut dire que tu as perdu trois années. Mais vois-tu cela comme une perte de temps ?
Au début de ma réorientation oui ! Je ne me voyais pas avancer. Je stagnais et me posais des questions etc. Mais en prenant du recul, je ne vois pas du tout ces années comme une perte de temps mais plutôt comme un avantage. Je connaissais déjà le milieu universitaire, j’avais des connaissances que d’autres n’avaient pas grâce au droit, une manière de m’exprimer que j’ai acquise grâce aux études de lettres. Donc non c’est plutôt une chance !
– Aujourd »hui, comment se portent tes études ?
J’entame une nouvelle année en info-communication, j’ai tellement hâte !! Je suis enfin épanouie dans mes études et cela change tout !
– Que pourrais-tu dire à une personne qui est à une place qui n’est pas la sienne et qui a peur de devoir repartir à zéro ?
IL FAUT Y ALLER ! Tout quitter ne veut pas dire échouer. Bien sûr il y aura des embûches, des échecs, des maladresses et déceptions. Mais ce sont des leçons de vie qui nous font avancer et nous permettent d’en savoir un peu plus sur nous-même. Changer de voie c’est prendre le risque de réussir, prendre le risque de vivre de ce qu’on aime. Pourquoi douter ??
Brigitte O.