« L’accouchement est quelque chose qui m’a fait voir la femme d’une autre manière ! » Marc Blessing
1. Qui est Marc Blessing ?
J’aimerai avant tout vous remercier pour cette interview. Je n’ai pas l’habitude de m’ouvrir de cette façon, mais j’espère le faire de belle manière. Alors qui est Marc Blessing ? Très bonne question (rires). Je suis un jeune gabonais, diplômé en mathématiques et informatique appliquées. Prédicateur de l’évangile depuis quelques années. J’anime une émission de Radio, sur la chaine BeGospel. Et depuis peu, je suis rentré dans le cercle des blogueurs en créant marcblessing.com. Je suis marié à la ravissante Glodia et père de la petite Zoé depuis quelques mois.
J’allais devenir père pour la première fois, je me demandais si j’allais être à la hauteur, car c’est un nouveau challenge.
Marc B.
2. Aujourd’hui vous êtes l’heureux papa d’une magnifique petite fille (on ne dit pas ça pour vous flatter . Rires. Car elle est vraiment belle). Comment avez-vous vécu la grossesse et l’accouchement de votre femme ?
Vous avez raison, même moi je l’ai remarqué. (Rires) Zoé est vraiment magnifique effectivement! La grossesse s’est plutôt pas mal passée, même si c’était un long moment (pratiquement 9 mois) de questionnement, de doutes. J’allais devenir père pour la première fois, je me demandais si j’allais être à la hauteur, car c’est un nouveau challenge qui se présentait à moi. Un enfant ce n’est pas rien. C’est tout une vie à construire. Quant à l’accouchement, c’est quelque chose qui m’a fait voir la femme d’une autre manière. Les mamans sont des super-héros. Je suis resté tout le temps auprès de ma femme. Et j’ai vu comment les contractions lui faisaient très mal sans que je ne puisse faire quelque chose pour l’aider. Mais tout ça, on l’oublie quand le bébé est dans nos bras. J’étais tellement ému que je n’arrivai à rien dire d’autre que « Zoé, c’est papa ! » (rires) Moment profond à revivre si Dieu me le permet.
3. La femme enceinte est-elle réellement pénible (Rires) à supporter (pour vous les hommes) durant cette période ?
Dieu merci, mon épouse n’a pas été si pénible que ça. Il y avait certes des moments où elle avait des sautes d’humeurs, mais je prenais toujours sur moi. D’ailleurs, je ne pense même pas qu’elle sait qu’elle a été pénible parfois. Je ne le lui disais pas. Je pense qu’elle va le découvrir à travers cette interview. A chaque fois que ça arrivait, c’était dû à mon absence de la maison pour des raisons « spirituelles », à savoir mes charges à l’église. Servir Dieu demande d’énormes sacrifices. Et d’autres fois, c’était des demandes alimentaires sorties tout droit du pays des bisounours. (rires) Mais tout était supportable.
4. Quels sont les changements majeurs que l’arrivée d’un(e) enfant apporte dans la vie d’un homme ?
Je pense que le premier changement a été la perte d’heures de sommeil. On dort moins qu’avant. En deuxième lieu, j’ai réduit naturellement certaines activités. Les sorties telles que le cinéma, les restaurants sont moindres. Je passe plus de temps à la maison. Et ce n’est pas ma femme qui s’en plaindra. Et enfin, je ressens encore plus le poids des responsabilités.
5. Quels ont été vos questionnements et quels sont vos challenges en tant que jeune papa ?
Comme je le disais, la question qui me taraude est de savoir si je serai un père à la hauteur. Je suis issu d’un couple de parents extraordinaires. J’ai reçu une éducation de qualité. Et mon challenge est de faire pareil, voire mieux que ce que mes parents ont accompli. Je me dois en tant que serviteur de Dieu de transmettre à ma fille, les valeurs de la foi chrétienne. Mais avant tout, je dois pourvoir à ses besoins et la protéger. C’est un énorme challenge. Être papa, ce n’est pas une petite affaire, c’est être responsable.
6. Être papa : entre votre « imagination » et la réalité, y a-t-il une grande différence ? Y a t- il des réalités auxquelles vous faites face et dont vous n’y auriez pas pensé ?
Un large fossé. Carrément ! On pense que ce n’est pas compliqué tant qu’on a pas l’enfant devant nous. J’avais l’image de bébés qui dorment comme les adultes toute la nuit. Les bébés tous mignons que l’on croise dans les poussettes. La réalité est toute autre. Il faut être fort mentalement; En plus avec Zoé qui est très éveillée et caractérielle. Par exemple, j’avais pas du tout pensé devoir un jour passer une nuit blanche à dorloter un enfant qui refuse de dormir absolument. Ou encore les questions de logistique, car se déplacer avec un enfant c’est comme faire un voyage, avec des bagages, des poussettes etc.
7. On dit souvent que l’éducation de l’enfant revient à la mère. Qu’en pensez-vous ?
En grande partie oui. Même si j’ai un rôle important à jouer en tant que figure d’autorité familiale responsable. Mais la mère passe plus de temps avec un enfant. Je l’ai remarqué déjà. Ma fille aime beaucoup jouer avec moi. Dès qu’elle me voit elle sourit et veut jouer, mais elle préfère mieux être dans les bras de sa maman. Je pense qu’elles se connaissent déjà depuis 9 mois avant moi, ça doit être pour ça.
9. Quel est votre modèle masculin dans l’exercice de votre paternité et pourquoi ?
Mon modèle masculin dans l’exercice de la paternité, c’est mon père. Je vous ai dit tantôt que j’admets avoir reçu une excellente éducation de mes parents. Mon père est un modèle. Il a toujours veillé à ce que tout se passe au mieux pour la réussite de ses enfants. Très présent et ouvert, on a toujours des temps de partage et de discussions, jusqu’à aujourd’hui d’ailleurs.
10. Aujourd’hui en tant que père, quel serait pour vous le plus bel héritage que vous pourrez lui léguer ?
Je vais vous raconter une anecdote. Après mon Bac au Gabon, j’ai obtenu une bourse pour poursuivre mes études en Allemagne. Le jour de mon départ, j’ai eu une discussion avec mon père avant d’aller à l’aéroport. Il m’a dit je cite : « La seule chose que je peux te donner pour là où tu pars c’est ma bible ». Il m’a donné sa bible. A l’époque je n’avais pas saisi l’importance de ça car je ne m’intéressais pas plus que ça à Dieu. Mais trois ans plus tard, c’est cette même bible qui a été le support de ma réelle conversion. J’aimerai de même léguer à ma fille comme héritage la foi et la crainte de Dieu. La bible dit que la crainte de Dieu est le commencement de la sagesse. Elle réussira si la transmission de cet héritage se fait bien.
11. Que diriez-vous aux jeunes hommes qui ont peur d’assumer leur paternité ?
Ça dépend des raisons pour lesquelles ils ont peur. On est jamais assez prêt pour être papa. La paternité se vit et se découvre. Bien qu’il faut au un minimum être responsable. C’est un bonheur qui pousse à donner le meilleur de nous-mêmes.
12. QUESTION D’UN ANONYME : votre fille mériterait-elle d’avoir un homme comme vous ?
Comme époux ? Est-ce que j’ai d’abord envie qu’elle se marie ? (rire). En partie oui. Je dirai qu’elle me mériterait sans mon côté rigide. Je lui souhaiterai un homme plutôt doux. Sans pour autant me jeter des fleurs, je pense avoir des qualités pour rendre n’importe quelle femme heureuse. Sa mère le lui dira certainement.
Crédit photo : OneSnapview Photography