Elsa Zogbo nous parle de son projet, le livre Mady.
Il y a quelques mois, Elsa nous partageait son témoignage sur sa grossesse au travers d’une vidéo de Vraac Media. Entre diabète gestationnel, prééclampsie, césarienne d’urgence et accouchement prématuré, cette jeune femme a réussi à donner naissance à une petite fille qui a bien évidemment inspiré le livre MADY.
» J’ai toujours écrit. Après mon accouchement, étant à la maison, cette envie d’écrire s’est intensifiée, mais vraiment! J’ai eu plein d’inspirations. Ma fille a été l’un des éléments déclencheurs de ce livre. Sans oublier que je suis une personne qui prête beaucoup d’attention à la lecture. Je me disais donc que je veux prendre du temps dans la lecture avec ma fille. Aussi, je me suis dit : pourquoi pas écrire ? Ma fille pourra être fière de savoir qu’elle lit un livre que sa maman a écrit et surtout, elle lira un livre dans lequel elle pourra se reconnaitre. Car ma fille est métisse. »
» Proner la Black Suprématie n’est pas mon but «
Dans une société où l’inclusion et la représentation semblent encore fragiles, Elsa se place comme une visionnaire ayant pour objectif de contribuer à une équité et une harmonie dans la représentativité. « Je suis dans le milieu de la petite enfance et dans la crèche où je travaille, la majorité des enfants sont issus de l’immigration et vivent dans les quartiers dits populaires. Mais dans ces crèches, il y a très peu de livres dont les personnages sont noirs, et très peu de personnages métissés. Il y a toujours le même type de personnages. Ce n’est pas mauvais car nous sommes en France. Mais, ça devrait impliquer aussi les autres enfants. Car la représentation est très importante pour eux, et ce dès le bas âge.«
Mady est une jeune petite fille métisse dont le père est congolais et la mère française. Dans ce premier tome, cette petite fille veut mettre un pagne, signe de sa culture africaine. Sur la page de couverture on peut y voir sa maman de race caucasienne, d’origine française et portant également une tenue en tissu pagne. Mady, résultat de l’association de ces deux cultures, se veut d’être le symbole d’une société unie, vivant en harmonie dans le respect et l’amour du prochain.
« C’est une histoire qui veut montrer qu’on peut vivre en France en étant étranger et aimer cette France sans oublier ses origines. Même si c’est vrai qu’on a besoin de représentation et c’est nécessaire, je ne veux pas être extrémiste. J’aimerai apprendre à ma fille qu’elle a des origines africaines et qu’elle doit en être fière. Je souhaite également lui apprendre à aimer cette France, qui est aussi son pays d’origine par son père. Et, lui montrer qu’il y a de bonnes choses ici. Mon but n’est absolument pas de prôner la black Suprématie. Les enfants ont juste besoin de connaitre leurs cultures et d’apprendre à s’ouvrir aux autres cultures afin de ne pas grandir dans la peur des autres. Et c’est ce qui se passe dans ce livre (Mady); « explique t-elle.
Le vivre ensemble : une valeur importante pour Mady
Elle nous confie également quelques points qu’on pourra retrouver dans le livre. « A un moment, on y voit des enfants s’échanger leurs vêtements traditionnels et c’est une symbolique forte. Je souhaite aussi dire un mot sur le choix de la couverture. Ça a été très réfléchi pour moi. Le fait de voir cette maman blanche être habillée en pagne, n’est en rien lié au fait qu’elle soit mariée à un homme noir. Pour moi ça représente le fait qu’elle a embrassé la mixité et le vivre-ensemble d’elle-même. Ce sont des valeurs qu’elle a déjà. C’est un choix personnel et non le résultat d’une quelconque colonisation. Donc ce n’est pas parce que tu n’as pas de personnes noires (africaines) dans ta famille, que tu ne peux pas embrasser une culture africaine.«
» Ne pas comprendre une tierce culture ne doit pas nous pousser à la haine de l’autre. «
Ecrire un livre peut s’avérer être une longue aventure qui nous pousse dans nos retranchements et questionnements. Dans ce voyage littéraire, Elsa y a davantage appris à quel point il est important de s’intéresser aux autres. Ne pas comprendre une tierce culture ne doit pas nous pousser à la haine de l’autre. Elle dit également avoir pris conscience de manière plus profonde de la pureté de l’enfant et de la nécessité de le préserver et non de l’abimer.
« On dit souvent que la beauté dépend de chacun mais au final on nous l’apprend quand même. Car dès le plus bas âge, si les enfants ne voient que des poupées blanches aux yeux bleus, ils penseront que la beauté n’est que ça. Mais quand on s’ouvre à d’autres, ça ouvre l’esprit et ça permet de voir que la beauté peut s’appliquer aussi à d’autres personnes ou choses. Et m’ouvrir aux autres est vraiment ce que ce livre a suscité en moi. »
Au sujet de la campagne Ulule
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Le livre Mady est en pleine préparation et tire vers la fin de sa conception ! Une campagne Ulule a été lancée pour aider cette jeune maman à concrétiser son rêve. Quelle belle surprise de voir que 1000 euros ont été récoltés en 4 jours! Cependant, ce montant ne représente que 35% de l’objectif. Afin de donner l’opportunité à la cible première de bénéficier de ce chef d’oeuvre qui vise à prôner l’amour, l’équité, le respect et l’ouverture d’esprit, Elsa appelle à notre générosité. Cette campagne Ulule lui servira de financer les divers coûts liés à l’impression et à la publication. Elle est ouverte jusqu’au 1er janvier 2020 et nous espérons de tout coeur qu’elle sera un succès. Nous vous invitons à y contribuer en cliquant sur le lien.
Prôner la suprématie « black » ou la suprématie « blanche » pour moi n’est pas une solution. Je préfère prôner l’amour, lever haut le drapeau de l’égalité. Car l’être humain a de la valeur. Non pas par sa couleur de peau, ni la texture de ses cheveux mais de par son HUMANITÉ
Elsa Zogbo