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Alvine, une étoile montante à Cotonou.

C’est au Bénin, à Cotonou, que nous avons atterri afin de nous entretenir avec cette jeune demoiselle pleine de vie. Témoignage vivant de la grâce de Dieu, elle est une preuve qu’il relève l’indigent pour le faire asseoir avec les grands. Elle s’appelle Alvine, CEO de HeavenPhotography. Elle nous raconte son histoire. 


La Rédac’ : Pouvez-vous vous présenter succinctement à nos lecteurs s’il vous plait ?

Alvine : Je suis AKOTEGNON Rhode Alvine Aka Heavenphotography. Je suis photographe professionnelle de nationalité béninoise et j’ai 24 ans et demi. Je suis une jeune chrétienne. J’ai mon église locale qui est Impact centre chrétien campus de Cotonou.

Faites confiance à Dieu et vous verrez un avant et un après. 

La Rédac’ : Ça fait longtemps que vous exercez le métier de photographe ?Etait-ce là que vous vous destiniez ?

Alvine : Ça fait 2 ans déjà. Non je n’aurais jamais imaginé être photographe un jour. (Rires). C’est en priant et en demandant le discernement à Dieu qu’il m’a révélé mon talent. J’étais aussi ce genre de filles qui aiment faire les photos, surtout les selfies! J’en faisais au moins 20 par jour. Rires.

La Rédac’ : Gloire à Dieu pour cela. Nous avons effectivement pu voir le fruit de votre travail qui est excellent. Nous avons également entendu parler de votre témoignage qui explique que vous aviez un parcours assez difficile. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Alvine : Ce qui a été difficile c’est le fait d’abandonner mes études en classe de 1ère et de devoir me mettre à faire des travaux domestiques pour pouvoir prendre soin de mes trois frères et de ma mère. C’était vraiment compliqué. Je suis l’aînée et j’ai deux petits frères et une petite soeur. J’ai un père compliqué. Il buvait souvent et sous l’effet de la colère, il m’a chassée de chez lui. J’ai eu à dormir dans la rue.

Ce que tes proches disent de toi ne définit pas ce que tu seras.

La Rédac’ : A votre jeune âge, délaisser les cours pour subvenir aux besoins de sa famille, c’est plutôt un acte de bravoure.

Alvine : Je suis allée habiter chez la grande soeur de mon père. La nuit, elle dormait sur son lit et moi je dormais sur le sol. Parfois, il pouvait pleuvoir au point où l’eau entre dans la chambre. Elle restait toujours seule sur son lit et moi j’étais par terre. Je n’avais pas vraiment le choix, je ne voulais pas que mes frères soient renvoyés de l’école pour non paiement de la scolarité ou encore, qu’ils restent affamés. J’ai connu ça et je sais ce que ça fait.

La Rédac’ : Effectivement, c’est une preuve que vous avez une âme responsable. Mais en vivant toute cette situation difficile, vous étiez déjà chrétienne ? Aviez-vous la foi qu’un jour vous sortiriez de cette situation difficile ?

Alvine : Je n’étais pas chrétienne sauvée mais je savais que Dieu existait. Ca m’aidait. Et, face à toutes ces méchantes paroles que mon propre père me disait j’avais un peu pris comme mission de lui prouver le contraire. Il m’avait dit que rien de bon ne pouvait sortir de moi. Aujourd’hui je suis devenue sa fierté. Quand je l’appelle pour lui dire « papa où es-tu? je viens te voir ». Il est content comme s’il avait vu Jésus.  

C’était pour moi, limite me ridiculiser en allant devant lui pour dire « papa je t’aime »!

La Rédac’ : Rires. Nous supposons donc que si vous entretenez actuellement ce style de rapports avec votre papa, c’est que vous lui avez pardonné. Comment êtes vous parvenu au pardon car ça pourrait aider une personne qui vous lit aujourd’hui ?

Alvine : Ah cette affaire ! Oulala c’était chaud. Je me rappelle qu’un jour à l’église, le pasteur disait qu’il y avait des gens qui en voulaient à leurs pères. Il a dit << Il y a des personnes qui n’ont jamais dit je t’aime à leur papa. Peu importe le problème, il faut pardonner à tous ceux qui nous ont fait du mal. Et, en sortant d’ici, il faudra dire je t’aime à vos pères >>. (Exclamations) Ca m’a parlé !!! Je me suis imaginée dire je t’aime à mon père. Mais Seigneur ce n’était pas possible, ça ne pourra pas sortir. C’était pour moi, limite me ridiculiser en allant devant lui pour dire « papa je t’aime ». C’est dans les films ça. En plus je ne peux pas sortir ça à mon père, ça sera un faux je t’aime (Rires). En tout cas, je m’imaginais mal le faire.

Aujourd’hui c’est un privilège pour moi d’avoir eu un père comme ça sinon, je ne serais pas ici

Mais je me suis rappelée d’une parole de Jésus : ça sera difficile mais pas impossible. Alors, je suis rentrée chez moi. J’ai pris mon téléphone, j’ai écrit << bonsoir papa c’est Alvine. Je voulais te dire que tu me manques. Je t’aime>>. Et j’ai envoyé. Par la suite, quand j’ai vu le message je me suis dit « mais Al, ça ne va pas! tu as même dit qu’il te manque>> ! C’était carrément ridicule à mes yeux. Mais le moment qui m’a fait pleuré cette nuit là, c’est que mon père parle français mais ne sait pas l’écrire. Il s’est quand même débrouillé à m’écrire << merci ma fille je t’aime aussi >>.  waooo. Donc mr AKOTEGNON m’aime! (exclamations). Mes larmes ont coulé. Et c’est en 2016 que j’ai pu pardonner à mon père.

La Rédac’ : C’est beau! Dieu est merveilleux! Et votre réconciliation est née ce jour là, quand vous avez décidé d’obéir à cette parole de Dieu.

Alvine : Oui ! 

La Rédac’ : Alors, vous êtes passée de jeune étudiante, à domestique, Ca a duré combien de temps ces moments difficiles ?

Alvine : Trois ans. Oui 3 bonne années.

La rédac’ : Pendant trois ans vous avez souffert, vous avez été méprisée et avez ressenti le rejet et aujourd’hui vous vivez un peu sous ce qu’on appellerait les « feux des projecteurs de Cotonou ». Comment vivez vous cette transition ?

Alvine : Avec beaucoup d’humilité. Et je remercie Dieu aujourd’hui pour m’avoir donné le père que j’ai. Car à cause de ça, j’ai pu connaître Dieu et mon témoignage est ma vision. Je ne peux pas conseiller quelqu’un sur un point si je n’ai pas vécu la chose. Aujourd’hui c’est un privilège pour moi d’avoir eu un père comme ça sinon, je ne serais pas ici et personne n’entendrait parler de moi.

La Rédac’ : En effet, en toute chose il faut bénir nos autorités, dont nos parents. Et comment est né justement Heaven Photography? Et pourquoi ce nom ?

Alvine : J’ai eu un frère a ICC, un grand frère qui était à dans le domaine de l’audiovisuel qui a voulu que je fasse une formation dans le même domaine. Je lui ai dit que je n’avais pas les moyens. Il m’a dit qu’il va me payer la formation. Il a commencé et, suite à un accident il m’a devancée et rejoint le père. J’ai continué mais je déprimais. Une grande soeur a décidé de m’envoyer à Lomé pour une retraite, histoire de reprendre mes esprits. C’est lors de la retraite que le Saint-Esprit m’a dit « spécialise toi dans la photo ». De là j’ai commencé à m’y spécialiser avec l’aide de Victoire Keren ( CEO d’Happuc photography).

C’est elle qui a semé de son talent et de son temps en moi. Elle a été un réel soutien pour moi. Heaven veut dire les cieux ou paradis. Avec tout ce que j’ai vécu c’est seulement le ciel qui peut revoir mon statut. Voilà pourquoi Heaven. Et aussi, la vérité est que ce n’est pas moi qui prends les photos mais le Saint-Esprit. C’est pour lui Heavenphotography et moi je travaille pour lui. Il m’a juste établie responsable.

La Rédac’ : Amen ! Nous sommes désolés pour la perte de votre grand-frère. Mais nous rendons gloire à Dieu pour le canal qu’il a été pour ce que vous êtes aujourd’hui.

Alvine : Amen Merci!

La Rédac’ : Vous êtes une très belle femme et vous êtes épanouie aujourd’hui. On a entendu dire que vous êtes l’une des rares femmes de cotonou à exercer dans ce domaine.

Alvine : Oui pour le moment à ce que je sache. Je suis la seule photographe (femme) événements. Il y a une autre mais elle fait juste des photos portraits – magazines.

La Rédac’ : C’est une très bonne position. Parlons un peu de votre activité. Comment fleurit-elle ? 

Alvine : mon activité est fleurissante; J’ai des clients. J’ai réussi à m’imposer sur le marché. Tout en commençant par servir les autres photographes masculins, en restant derrière eux à garder leurs sacs; comme un apprenti. J’ai également fait beaucoup de gratuité pour me faire connaitre. Je faisais des shoot gratuits. Je restais même affamée pour pouvoir prendre le taxi et me rendre sur les lieux du shooting que je faisais toujours gratuitement. C’est de cette manière que les gens ont su ce que je faisais et de là, j’ai commencé à être sollicitée. 

La Rédac’ : C’est admirable. Vous avez su semer et vous investir pour voir les fruits. Et cette activité vous permet-elle de bien vivre aujourd’hui au point d’aider aussi votre famille ? 

Alvine : oui, pleinement. Je subviens aux besoins de ma famille maintenant sans aucune gêne. Je voyage aussi. Rires.

La Rédac’ : Aujourd’hui quel regard vous portent ceux qui vous méprisaient avant? 

Alvine : Tous ceux qui me méprisaient aujourd’hui sont revenus. Je suis devenue la chouchou. Je manifeste l’amour mais avec discernement.

La Rédac’ : Aujourd’hui que pouvez-vous dire à toutes ces personnes qui vous liront et qui passent également des périodes de rejet, de mépris de la part de leurs proches ? 

Alvine : Ce que tes proches disent de toi ne définit pas ce que tu seras. Aucune parole de ton père ou de ta mère ou d’un proche n’est valable que si toi tu l’acceptes. A moi, on a dit que rien de bon ne pouvait sortir de moi et pourtant, nul ne peut aller contre les plans de Dieu. Fais lui confiance. Si ton père te dit des paroles méchantes, va et fléchis tes genoux devant ton Dieu et confie lui tout. La subtilité est que Dieu a donné l’autorité et du pouvoir aux parents. Et lui-même dit d’honorer ton père et ta mère. Pas seulement s’ils sont gentils ou corrects avec toi. Il n’y a pas de conditions dans l’honneur. Quelqu’un te dit des paroles blessantes, bénis Dieu pour sa vie, attrape ton coeur et Dieu qui sonde nos coeurs, accomplira ses promesses envers toi. La bible dit également de ne pas mépriser les faibles commencements. Que tout ce que ta main trouve à faire, fais le. Demande à Dieu de prendre le contrôle.

Si je commence à parler de Lui, on ne finira pas aujourd’hui.

Laisse toi entre ses mains comme l’argile entre les mains du potier. Il va te façonner. Je suis arrivé à icc en étant domestique. C’est la dame chez qui je faisais le ménage qui m’a amenée à ICC. Et il l’a fait pour moi.  La grâce est toujours disponible. Il est le même hier aujourd’hui et éternellement, il ne change pas. La bible dit que lui même est soumis à sa parole. Donne lui juste la 1ère place et meurs à toi-même afin que Christ soit vivant en toi. Je parle beaucoup. (Rires). 

La Rédac’ : Non C’est très intéressant et nous disons amen. Merci pour toutes ces exhortations chère Alvine. Nous sommes très encouragés de voir à quel point vous êtes attachée à Dieu. Comme quoi il n’y a pas d’âge pour servir Dieu et avec le talent qu’on a.

Alvine : Yesss Dieu est simplement un père, un vrai, un véritable. Je l’aime beaucoup. Mon modèle parfait. Si je commence à parler de lui, on ne finira pas aujourd’hui. (Rires). Il est mon tout. 

La Rédac’ : Quel est votre verset préféré ?

Alvine : Psaumes 91. La protection de Dieu.

La Rédac’ : Amen. Nous avons terminé l’interview et nous vous remercions vivement pour tout ce temps que vous nous avez accordé. Un mot pour la fin?

Alvine : Un mot pour la fin ? J’ai tout dit. (Rires). Je finis avec ceci : La bible dit que si vous les hommes aussi méchants que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à plus forte raison moi le Père qui est dans les cieux. Faites confiance à Dieu et vous verrez un avant et un après. 

Cet interview a été réalisé en Avril 2018.

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